Le Courant Porteur
en Ligne |
Ø
I.
Le CPL c’est quoi ?
Ø
II.
Le CPL comment ça marche ?
Ø
III.
Le CPL technologie d’avenir ?
|
III. Le CPL technologie
d’avenir ? |
Si l’on
regarde les articles qui parlent du CPL, tout paraît simple et idyllique. Le
CPL c’est l’avenir et il faut déployer cette technologie au plus vite.
Le journal
en ligne ZDNzet.fr dans un article d’Aout 2003 écrit par Jacques Harbonn n’y va pas par quatres chemins :
« L’internet et l’électricité portés par un même courant
Longtemps
attendu, annoncé et repoussé, le déploiement de réseaux informatique via
l’électricité commence à se développer et fonctionne parfaitement.
Démonstration. »
D’autres
prennent à contre-pieds cet optimisme, comme l’article de Jacques Mézan qui
titre :
« Les
CPL ou le cancer des ondes courtes ».
Qu’en
est-il vraiment ?
N’étant
pas spécialiste des ondes, je vais m’efforcer d’être neutre et de ne pas
porter de jugements de valeur. Par contre une chose est sûre, il y a un
problème et le principe de précaution doit prévaloir face au bulldozer
économique. |
1. Les Avantages
Il est
indéniable que le CPL possède des avantages non négligeables.
L’utilisation des câbles
électriques évite de refaire du câblage spécifique informatique ou de
configurer des connexions Sans-Fil.
Presque toute la planète
utilise l’électricité. Il paraît donc possible facilement ou simplement de
faire accéder un très grand nombre de la population aux réseaux informatiques
et donc à l’internet.
Cette technologie peut être
très utile pour désenclaver des endroits dans lesquels aucune technique ne peut
les raccorder. Le réseau électrique est généralement présent.
Les débits sont corrects
14Mbits/s et sont en cours d’évolution rapide vers les 200 Mbits/s.
Il n’est pas nécessaire
d’installer de pilotes sur les PC, les matériels sont « autonomes ». Il
faut juste configurer sa carte réseau Ethernet ou son port USB. Ceci implique
que tous les matériels utilisant un de ces deux technologies peuvent se
connecter au réseau CPL.
L’installation et la
configuration des matériels sont très simples pour les adaptateurs et assez
simple (si rien de technique n’est mis en place style NAT, DNS, VLAN, FireWall
…) pour le reste de matériels.
Il existe des passerelles
vers les autres technologies que sont l’ADSL, le câble, le satellite …
Les matériels ne sont pas
plus chers que ceux associés à des technologies équivalentes comme le Sans-Fil.
Les matériels, même si il n’y
a pas de normes, sont compatibles les uns avec les autres dans leur grand
ensemble.
Les champs d’applications
sont importants. Ils vont de la domotique en passant par la vidéo (TVHD en
préparation, télésurveillance…), la voix et bien sûr le transport des données.
Cette technologie a une
capacité en terme de profit pour les industriels très importante (voir Chapitre
1).
Les distances permises par le
CPL sont importantes (100 à 800 mètres).
Certains industriels
indiquent que les perturbations sont minimes. Peut-être parlent’ils des
perturbations du CPL par les interférences extérieures ? (Voir la partie
suivante)
Sécurisation possible avec du
DES 56 bits (voir AES (Advanced Encryption Standard) 128 Bits chez certains
fournisseurs comme Oxance).
Le CPL est une technique plus
sûre car il est plus difficile d’écouter un câble électrique que de capter une
onde hertzienne (WiFi).
L’utilisation du CSMA/CA plus
d’autres techniques vues dans les chapitres précédents permettent, malgré la
bande partagée par tous d’éviter un trop grand nombre de collisions.
2. Les inconvénients
Souvent les
avantages sont aussi des inconvénients et cela se confirme avec le CPL.
Le débit même élevé en
« indoor », est partagé par tous les matériels connectés à une même
ligne électrique.
Plus vous
avez de matériels, moins votre débit sera important.
Ce problème se retrouve en
« outdoor », où le point d’accès global (pour un immeuble, pour la
boucle locale …) est aussi partagé par tous les utilisateurs connectés. Pour
ces raisons, les débits effectifs sur du 45Mbits/s sont plus proches des 2 à 5
Mbits/s.
On retrouve
ces chiffres en Wi-Fi 802.11b.
L’installation est simple si
elle est basique. Mais dès que vous vous lancez dans la configuration des
outils avancés, des connaissances réseaux sont nécessaires comme avec toutes
technologies réseau que ce soient du WiFi, du câble …
Les tests effectués pour
faire passer de la vidéo sur le CPL en 45Mbits/s se sont avérés négatifs. Il y
a encore du travail.
Le manque de norme, même si,
la spécification HomePlug est la plupart du temps prise en compte est un frein
au développement réel de cette technologie.
La sécurisation proposée est
faible. 56 Bits ne représente que 7 octets. Le sans-fil même avec des cryptages
plus importants (128 voir 256 bits) est une solution peu sécurisée alors le CPL
…
De plus, le
câble électrique, du fait des interférences importantes que le passage des
ondes courtes hautes fréquences engendrent, est « facilement »
écoutable.
La sécurisation via le cryptage
ne se fait qu’à l’intérieur du réseau électrique (prolongement possible dans de
rares cas). Une fois le signal sortie de la prise via l’adaptateur, il n’y a
plus de cryptage. Il est donc possible de récupérer les données en clair.
Rappelez-vous que la topologie est une topologie Bus, donc chaque matériel
connecté à la prise (à travers un hub par exemple ou une borne sans-fil)
récupère ces données qu’elles soient pour lui ou non. Le tri se fait alors au
niveau des couches physiques de la carte réseau en étudiant les en-têtes
ethernet des paquets. Il est donc possible au moyen d’un « sniffer »
de récupérer ces paquets non cryptés.
Les limitations qu’elles
soient au niveau des distances, du nombre des utilisateurs connectés à un point
d’accès, ou sur les adaptateurs, les débits … du fait de l’absence de norme ne sont pas clair et dépendent
d’un grand nombre de critères difficiles à évaluer.
Les débits
et les distances dépendent des matériels utilisés, du nombre de connexions, des
distances, des parasitages du réseau électrique …
Les lignes électriques sont
soumises à de fortes variations de performance dès que des matériels
« gourmands » électriquement y sont connectés.
Un exemple
amusant : un particulier se plaint que lorsqu’il passe l’aspirateur, tout
le réseau CPL plante du fait de la charge trop importante. La conclusion peut
être : « CPL et aspirateur ne font pas bon ménage ».
De plus,
même avec des appareils ménagers de moindre importance le débit chute
invariablement (démarrage du réfrigérateur, allumage d’un néon …).
Le principal problème est du aux parasitages des ondes
courtes aux alentours des réseaux CPL mis en place.
Il faut
bien se mettre en tête que les câbles électriques ont été développés pour y
faire transiter des ondes courtes à basses fréquences (50 ou 60 Hz). Les
protections (« blindages ») sont « efficaces » pour ce type
d’ondes, et évitent au maximum les parasitages des alentours par le flux de
courant.
Par contre,
rien n’a été prévu pour empêcher les parasitages des ondes courtes à hautes
fréquences (celles du CPL 1,5Mhz à 30Mhz), le câble électrique n’est pas prévu
pour cela.
De
nombreuses voix (sauf celles des industriels), s‘élèvent pour dire attention,
le CPL n’est pas sans danger.
|
Le site
des radio-amateurs http://plc.radioamateur.ch se fait
l’écho de ces protestations. Vous avez même à votre disposition des vidéos prouvant ce qui
est avancé. Ce n’est pas le seul. |
Il faut
savoir que ces ondes courtes à hautes fréquences sont utilisées par les
radios-amateurs. C’est le seul système qui permet de communiquer
« directement » sans passer par des satellites, des lignes
téléphoniques, juste en positionnant des antennes.
Vous vous
dites, les radios-amateurs c’est une faible population sans grande importance …
Ne croyez
pas cela, ces ondes sont très utilisées par les services de sécurité comme la
croix-rouge, les militaires, les pompiers, la police …
Mais aussi
dans les pays en voix de développement.
Le problème
vient que dans les zones où se situent des déploiements de CPL, les parasitages
sont tels qu’il est alors impossible d’utiliser ces ondes courtes par les
radios-amateurs.
Il faut savoir qu’il existe des normes de parasitage. Certaines
valeurs ne doivent pas êtres dépassées. On parle de norme NB30. Cette norme Allemande spécifie le
taux de perturbations maximales autorisés engendré par le CPL. Certains
trouvent cette norme déjà peu contraignante par rapport à d’autres par
exemple celle anglaise. On parle Champs Electro-Magnétiques (CEM) pour les ondes basses
fréquences et de rayonnements électro-magnétiques pour les ondes hautes
fréquences. |
Ø
J Sur le site
du PLC-J
http://www.plc-j.org/en/faq.html
Q06.Is there a possibility for PLC to interfere with radio
communication and telecommunication even after the voltage leakage prevention
measure is applied?
A06.We will make sure that our measure will prevent
interference over the radio communication and telecommunication.
Ø
J Sur le site
de cpl-france
Pas
un mot sur de quelconques perturbations.
N’y
aurait il donc rien à signaler ?
Ø
J Sur le site
du Conseil Economique et Social
http://www.ces.fr/rapport/rapsec/RS004810.pdf
Le rapport de M. Marcon André effectué en Juin 2001 ayant pour
sujet :
« HAUT
DÉBIT, MOBILE : QUELLE DESSERTE DES TERRITOIRES ? RAPPORT présenté au nom DE LA
SECTION DES ÉCONOMIES RÉGIONALES ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE par M. André
MARCON, rapporteur. »
Ne parle
nullement de problème potentiel lié au CPL. Il faut dire que les personnes
interrogées pour la constitution de ce document de 99 pages sont toutes issues
des grandes entreprises (EDF, EDF R&D, Bouygues Telecom, Cegetel) ou du
monde institutionnel (DATAR, conseiller regional …) mais aucun représentant
vraiment « contradictoire ».
Ø
J Sur le site
du gouvernement Français
http://www.haut-debit.gouv.fr/pourquoi-comment/cpl.html
Ici aussi
tout est bien dans le meilleur des mondes. On peut même lire :
« Elle [La technologie des courants porteurs] consiste à séparer les signaux à basse fréquence (courant
alternatif) et les ondes de haute fréquence sur lesquelles transitent les
données numériques. Grâce à cette superposition, le fonctionnement des
équipements électriques n'est pas perturbé. »
Dormez
tranquille, votre frigidaire et autre machine à laver continueront à
fonctionner sans se transformer en grille pain.
Sur
la même page un dossier complet sur le CPL « Dossier de l'Agence pour le
développement de l'administration électronique (ADAE) sur les courants porteurs
en ligne » visible à l’adresse :
http://www.adae.gouv.fr/spip/article.php3?id_article=123
réalisé par Julie Morel qui n’est autre que la responsable marketing
d’Alterlane (http://www.alterlane.fr/).
On peut lire sur leur site internet :
« Alterlane est une société de services spécialisée dans les réseaux informatiques sur CPL (courants porteurs en ligne). »
Autant dire
que l’article est un article très objectif J.
A
noter que les personnes qui s’opposent à ces déploiements ont un poids bien
moindre que les grosses entreprises vantant les bienfaits du CPL. Malgré tout
il existe un grand nombre de témoignages mais rarement en première ligne des
journaux ou sites internet officiels.
Ø
L Le consortium DRM (Digital Radio
Mondiale) a pourtant produit un communiqué de presse intitulé
« Protecting
the Broadcast Spectrum Against Interference from Power Line Communications
(PLC) » le 17 Septembre 2004.
http://www.drm.org/pdfs/newsevents/DRMStatementPLCseptember04.pdf
Le
DRM indique dans ce communiqué (traduction de l’anglais en français par
google et mes soins) :
« […] Il y a, cependant, un risque électrique de
rayonnement qui menace des services actuels de radio analogiques, aussi bien
que la radio numérique du futur.
Les membres de DRM sont profondément préoccupés par l'interférence
au spectre radio causé par les émissions nocives des CPL (CPL), une nouvelle
méthode controversée pour fournir l’accès à l’Internet ainsi que
l’acheminement de données à l’intérieur des habitations en utilisant les
lignes électriques en courant alternatif. Les niveaux d'émission des CPL sont actuellement à l'étude
par les organismes gouvernementaux dans plusieurs pays. Au cours des 2 dernières années, les
membres de DRM ont mesuré l'effet des CPL sur des émissions
analogiques et numériques dans les laboratoires ainsi que sur le terrain. Ces résultats, qui ont été rapportés à l’EBU (Europeean
Broadcasting Union), prouvent que le rayonnement des CPL perturbent les
émissions par radio [ Note de
l’auteur : voir les tests du Club de radioamateurs de Lanester plus bas ]. Si les émissions produites pas les CPL sont trop
puissantes, les émissions par radio analogique et numérique dans beaucoup de
cas sont soudainement parasitées, signifiant que les auditeurs n’entendent
plus que l'interférence électrique, ou rien du tout, à la place de la radio
qu’ils ont programmée. Les
membres de DRM pensent qu’il est nécessaire d’effectuer des tests
indépendants concernant les effets des CPL sur les émissions radios et que ces
informations pourront êtres utiles à la fois pour les fabricants et des
consommateurs eux-mêmes. Les
membres de DRM sont inquiets de l’ignorance des consommateurs quant aux
risques d'interférence provoqués par les CPL sur les émissions radios
actuelles et futures. Les membres de DRM encouragent fortement les organismes
gouvernementaux qui testent les CPL de sauvegarder les bandes de diffusion
des perturbations provoquées par ces émissions. Afin de préserver la stabilité des émissions radio
mondiales maintenant et dans le futur, il est essentiel que les acteurs
gouvernementaux et les organismes de normalisation prennent des mesures de
sauvegarde appropriées dès aujourd'hui. […] » |
Le
DRM est un consortium international fondé en 1998, dont les bases ont été mises
en place dès 1996 à Paris, afin de créer une communauté utilisant la bande
radio en dessous des 30MHz en petites, moyennes (AM) et grandes ondes. Ce
consortium est soutenu par la commission européenne. Et les organismes ETSI,
ITU ainsi que l’IEC.
Le
bureau exécutif est composé des membres suivants :
Opérateurs de radiodiffusion |
Constructeurs
|
|
BBC http://www.bbc.co.uk/worldservice/ Deutsche Welle International Broadcasting Bureau/VOA VT Communications http://www.vtplc.com/communications Radio Netherlands RFI RTL Group |
DRS Broadcast Technology (formely IDT Continental
Electronics) Harris Broadcast Corporation Hitachi Kokusai Electric Ltd. Robert Bosch GmbH http://www.bosch.de/start/de/start/index.htm Sony International Europe Micronas GmbH Thales Broadcast & Multimedia |
|
Institutions de
régulations et de recherche |
||
Coding Technologies GmbH http://www.codingtechnologies.com/ T-Systems MediaBroadcast |
Fraunhofer IIS-A TDF |
|
Le
consortium est constitué de plus de 80 membres et non des moindres http://www.drm.org/members/globmembersdeuz.htm.
Ø
L En Allemagne
« La police et les services de secours ont également des
problèmes avec le PLC. La situation s'est présentée à Linz. 18'000 clients sont
dans la zone PLC, 900 seulement utilisent le service, et pourtant, lors d'un
exercice national de préparation aux catastrophes, les services radio étaient
tellement perturbés, que l'exercice a du être arrêté. »
Ø
L Sur le
site de l’OFCOM (Office Fédéral de la COMmunication suisse) :
http://www.ofcom.ch/fr/funk/elektromagnetisch/plc_freiburg/index.html
« En 2002, un réseau PLC a été installé dans la ville suisse de Fribourg. L'Office fédéral de la communication a mené une campagne de mesure de grande envergure sur ce site, dans le but de montrer dans quelle mesure le pouvoir perturbateur PLC affecterait la qualité de la réception radio dans la bande des ondes courtes, compte-tenu du bruit radioélectrique déjà existant en milieu urbain et rural.
Les
résultats montrent que l'augmentation du niveau de bruit en milieu urbain reste
modeste pour les fréquences inférieures à 10MHz. Alors que les fréquences
supérieures peuvent êtres sensiblement affectées. Les mesures, effectuées sur
le domaine publique, montre que l'intensité du rayonnement parasite du réseau PLC installé à Fribourg
excède la limite des dispositions allemandes NB30 à toutes les fréquences
mesurée entre 2.4 et 25.4 MHz. »
Ø L L’article le plus précis sur ce problème (mais je ne suis pas expert dans le domaine pour évaluer sa pertinence L) est celui écrit par Jacques Mézan de Malartic (F2MM est son appellation de radio-amateur). Le titre de l’article est : « Les CPL ou le cancer des ondes courtes ».
Vous
retrouvez cet article à l’adresse :
http://plc.radioamateur.ch/images/CPL_cancer_des_ondes_courtes.pdf
Ø
L Exemple de perturbation de la
radiodiffusion en ondes courtes Essai réalisé le 25 juin 2004 au club de
radioamateurs de Lanester (Morbihan) indicatif F6KPQ. (Merci pour leur
contribution voir la vidéo en cliquant sur l’image)
« Le
récepteur Sony est réglé sur une station que l'on entend
clairement
vers 6 MHz avec son antenne télescopique. On le place à
l'intérieur
du local d'essai à environ 3 mètres de l'installation.
L'analyseur
de spectre balaye les fréquences de 0 à 50 MHz.
Au début de
la vidéo, les modems sont à l'arrêt. On distingue sur la gauche de l'écran les
porteuses des différents émetteurs de radiodiffusion. A l'initialisation des
modems quelques trames sont échangées. On entend alors des " clics "
sur l'émission. Ils apparaissent brièvement à l'analyseur de spectre.
Ensuite la
transmission du fichier commence et couvre complètement la station entendue.
Dans le cas
de ces modems "homeplug" les perturbations vont de 4 à 21 MHz.
Club
de radioamateurs de Lanester.
(
)»
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(format mpeg) ou utilisez l’adresse
suivante : (http://portail.jacquenod.net/ Web/Cpl/Video/parasites.mpeg) |